Nouveautés
Baromètre - Quel usage des IA généralistes par les soignants ?
AuteurPulseLife
Date18 novembre 2025
Réalisée auprès de 608 membres de sa communauté médicale, l’enquête révèle une adoption massive — 62% des médecins utilisent déjà ChatGPT, jusqu’à 65% dans les déserts médicaux — mais aussi une profonde méfiance : deux soignants sur trois disent avoir reçu des réponses fausses ou incomplètes, et 94% se déclarent insatisfaits de ces outils.
Une situation d’autant plus préoccupante que 8 professionnels sur 10 voient affluer des patients s’étant auto-diagnostiqués grâce à l’IA.
Une adoption massive, lucide et contrainte
Plus d’un professionnel de santé sur 2 (56%) déclare utiliser une IA généraliste comme ChatGPT dans sa pratique. Chez les médecins, ce chiffre atteint 62% et jusqu’à 65% dans les déserts médicaux.
Cet usage est devenu régulier ces dernières années : 81% des professionnels interrogés y recourent au moins une fois par semaine et près d’un quart (23%) quotidiennement. Dans les déserts médicaux, 89% des professionnels y ont recours au moins une fois par semaine et 27% tous les jours. Ce phénomène d’adoption s’explique avant tout par la recherche de gain de temps et de productivité mais s’accompagne d’une forte frustration : 67% affirment avoir déjà obtenu des réponses fausses ou incomplètes, et 94% ne sont pas satisfaits de ces outils.
“Les soignants ne sont pas naïfs : ils utilisent les IA génératives comme ChatGPT parce qu’il n’existe pas encore d’alternative clinique fiable. Ils savent que ces outils peuvent se tromper, mais ils en ont besoin pour gagner du temps”, explique le Dr Grégoire Pigné, médecin et fondateur de PulseLife.
Un constat qui traduit à la fois la nécessité d’innovation et l’urgence pour les médecins de disposer de solutions réellement adaptées aux besoins médicaux, fiables, sécurisées et validées scientifiquement.
Une appétence pour l’IA mais des inquiétudes fortes qui s’accompagnent d’attentes claires
Si l’usage des IA génératives comme ChatGPT s’est imposé dans la pratique médicale, il s’accompagne de fortes réserves quant à sa fiabilité et à son cadre d’utilisation.
Près de 57% des répondants s’inquiètent de l’absence de validation scientifique, 39% pointent le manque de cadre légal et éthique, tandis que 31% redoutent une dépendance excessive à ces outils et autant dénoncent le manque de transparence sur leur fonctionnement. Seuls 19% déclarent n’avoir aucune réticence à les utiliser.
Ces chiffres traduisent une attente claire et forte : les professionnels de santé veulent des solutions spécialement conçues pour la médecine, sécurisées, explicables et supervisées.
Les critères jugés prioritaires par les professionnels sont:
- 68% attendent une mise à jour continue et une performance éprouvée,
- 66% souhaitent une validation scientifique par des experts médicaux,
- 65% demandent la transparence des sources et l’explicabilité des résultats,
- 56% exigent une conformité RGPD et un hébergement sécurisé des données de santé.
Les professionnels expriment également une forte attente d’intégration fluide à leurs logiciels métiers et une préférence marquée pour des solutions européennes, garantes de la souveraineté des données et capables d’évoluer au rythme des connaissances médicales.
“Les professionnels de santé envoient un message clair : ils veulent des IA fiables, traçables et souveraines, conçues pour la médecine et supervisées par l’humain. En santé, la rapidité ne doit jamais primer sur la fiabilité. C’est la condition pour éviter la désinformation médicale et faire en sorte que la confiance s’installe durablement pour que l’IA devienne un véritable outil de progrès médical” ajoute le Dr Grégoire Pigné, médecin et fondateur de PulseLife.
L’IA redéfinit la relation patient-soignant : l’essor de l’autodiagnostic
Le baromètre met également en lumière un usage grand public en pleine croissance : 80% des médecins reçoivent régulièrement des patients s’étant auto-diagnostiqués avec une IA avant leur venue, et dans 90% des cas, ces autodiagnostics sont erronés ou incomplets.
S’il traduit l’intérêt croissant pour ces outils, ce réflexe modifie profondément la relation patient-soignant. Les professionnels consacrent désormais plus de temps à rassurer des patients inquiets après s’être autodiagnostiqués avec une IA et fait peser de réelles inquiétudes comme la perte de temps en consultation ou encore le risque de retard de diagnostic.
- Méthodologie de l’enquête
📌 Cette enquête a été réalisée du 15 septembre au 1er octobre 2025, sur la base d’un questionnaire envoyé en format numérique auprès des membres de la communauté de professionnels de santé de PulseLife (ex 360 medics). Un mode d’exercice entre établissement et ville qui varie selon les métiers - 📌 L’échantillon, composé de 608 professionnels de santé, représentatifs de la population médicale française, couvre tous les métiers du secteur. Parmi les professions : 54% de médecins, 18% d’infirmiers/IPA, 6% de pharmaciens, 4% d’aides-soignants, 18% issus d’autres professionnels (kinésithérapeutes, ostéopathes, dentistes etc).
- 📌 Le questionnaire comportait plusieurs questions réparties autour de 4 grands axes : les usages actuels des IA généralistes dans la pratique quotidienne, les réticences sur l’usage d’une IA généraliste, les attentes du IA généralistes par les professionnels de santé et l’autodiagnostic des patients via les outils d’IA généralistes.
👉 Accédez à l'infographie avec tous les résultats ici.
Articles similaires
