Découvrez les débats actuels sur les sérologies CMV préconceptionnelles et plongez dans les avancées prometteuses, de la prévention secondaire avec le valaciclovir aux diagnostics précoces grâce à la PCR CMV. Ces nouvelles perspectives redéfinissent le paysage de la prévention et de la gestion des infections congénitales, offrant ainsi de nouvelles lueurs d'espoir pour les futurs parents.
Première actualité : débat concernant les sérologies CMV pré conceptionnelles et précoces au 1er trimestre
En décembre 2018, les recommandations du Haut Conseil de la Santé Publique se sont opposées au dépistage du CMV pendant la grossesse [1]. Dès lors, la seule mesure préventive bénéfique serait la diffusion des consignes d’hygiène à toutes les femmes enceintes, qu’elles soient immunisées ou non. Or, seule l’infection survenant avant 12SA peut engendrer des désordres neuro sensoriels [2], alors l’impact de la pédagogie autour des mesures d’hygiène a eu de chance d’avoir un impact si les conseils ne sont donnés qu’après 12SA.
Néanmoins, l’infection congénitale à CMV reste la première cause de déficit neuro sensoriel non génétique en France, et est 4-5 fois plus fréquente que la trisomie 21 ou l’infection à la toxoplasmose. Une femme jeune séronégative ayant un enfant de moins de 2 ans a un risque d’infection à CMV au 1er trimestre de la grossesse estimé à 6 à 10%, et un tiers de ces femmes transmettront le CMV à leurs fœtus (séquelles dans 30% des cas).
La difficulté de ce dépistage repose sur la question des infections non primaires : a` quoi bon proposer des sérologies puisqu’une immunité ancienne ne permet pas de garantir la sécurité pour la grossesse ? Le diagnostic comme le pronostic des infections primaires sont bien connus, ce sont les infections « non primaires » qui posent problème, puisqu’elles peuvent être confondues avec des infections « primaires persistantes ». Au cours de la CHILD study italienne (en cours de publication), l’incidence des infections congénitales néonatales chez les femmes immunisées était de 0,19 %, ce qui était plus bas qu’attendu (0,4 %) et plus de 10 fois inférieure à ce qui est observé chez les femmes non immunisées.
Seconde actualité : prévention secondaire par valaciclovir
Un essai israélien randomisé de 100 patientes [3], traitées (8g/jour) versus placebo, retrouvait une transmission verticale (diagnostiquée par amniocentèse vers 21SA) diminuait en cas de traitement (OR 0,29). Aussi, l’équipe de Necker vient de publier des performances encourageantes de la PCR CMV au cours d’une biopsie de trophoblaste au premier trimestre : un diagnostic plus précoce, limitant le temps d’expectative douloureuse pour les couples, sera peut-être un jour possible [4].
Pdf texte entier : https://www.reseauperinatguyane.fr/wp-content/uploads/2020/08/Nouvelles-perspectives-sur-linfection-a-CMV-au-cours-de-la-grossesse.pdf
[1] Haut Conseil de la Sante´ Publique (HCSP).. Avis et rapports. La pre´vention de l’infection a` cytome´galovirus chez la femme enceinte et chez le nouveau-ne´ ; 2018 [cited 2021 April 11. Available from URL: https://www.hcsp.fr/explo-re.cgi/avisrapportsdomaine?clefr=700].
[2] Faure-Bardon V, Magny JF, Parodi M, Couderc S, Garcia P, et al. Sequelae of Congenital Cytomegalovirus Following Maternal Primary Infections Are Limited to Those Acquired in the First Trimester of Pregnancy. Clin Infect Dis 2019;69(9):1526–32.
[3] Shahar-Nissan K, Pardo J, Peled O, Krause I, Bilavsky E, et al. Valaciclovir to prevent vertical transmission of cytomegalovirus after maternal primary infec-tion during pregnancy: a randomised, double-blind, placebo-controlled trial. Lancet 2020;396(10253):779–85.
[4] Faure-Bardon V, Fourgeaud J, Guilleminot T, Magny JF, Salomon LJ, et al. Firsttrimester diagnosis of congenital cytomegalovirus infection after maternal primary infection in early pregnancy: feasibility study of viral genome amplification by PCR on chorionic villi obtained by CVS. Ultrasound Obstet Gynecol 2021;57(4):568–72.